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Powerwall de Tesla, les premières critiques

Powerwall de Tesla, les premières critiques

Pas encore disponible, la nouvelle batterie domestique de Tesla est déjà presque unanimement qualifiée de « révolutionnaire » par la plupart des observateurs qui y voient une nouvelle étape décisive dans notre manière de consommer l'énergie. Preuve de cet engouement considérable, la Powerwall est déjà en rupture de stock alors qu'elle n'est pas même pas encore produite.

Derrière ce concert de louanges, quelques voix discordantes commencent néanmoins à se faire entendre. C'est le cas de Tom Randall, spécialiste Sciences et Energie sur Bloomberg.com, qui prétend que cet enthousiasme général ne peut aucunement se justifier sur le plan financier, un point pourtant central dans la communication déployée par Tesla pour convaincre le grand public de l'intérêt de sa dernière invention.

Si le nombre de commandes de Powerwall (38 000, la première semaine) semble constituer un excellent départ, il faudrait néanmoins au moins une année à Tesla pour produire cette quantité de batterie. Un nombre de batteries qui, sur le plan énergétique, ne constitue « qu'une fraction de l'énergie générée par une seule centrale utilisant des énergies fossiles ». Alors qu'il en faudrait bien plus pour « changer radicalement la manière dont le monde utilise l'énergie », pour reprendre les termes employés par le patron de Tesla.

Un argument économique qui ne convainc pas tout le monde

Et les obstacles à la réalisation de ce beau projet sont nombreux. Selon une étude de Bloomberg, il faudrait qu'un propriétaire dépense environ 98.000$ pour atteindre l'indépendance énergétique. Le calcul inclus l'achat des batteries domestiques de Tesla ainsi que les panneaux solaires nécessaires à la production d'énergie.

Et pour Randall, si l'argument financier ne tient pas pour les raisons évoquées ci-dessus, ce n'est pas non plus l'argument « esthétique » qui convaincra les early adopters de franchir le pas. La raison en est simple : La Powerwall ne saurait être comparée à un iPhone ou à une voiture. Bien qu'elle soit très attractive sur le plan esthétique, cette batterie est avant tout conçue pour être accrochée à un mur de garage et fonctionne en parfaite autonomie. Autrement dit : Une fois installée, plus besoin d'y toucher !

Plus adaptée à l'Allemagne qu'aux USA ?

L'autre problème est directement liée au fonctionnement des services américains. Qu'importe leur prix, les batteries ne constitueront pas le choix le plus simple ou le plus économique de tirer avantage de l'énergie solaire. Pour la majorité des consommateurs, il est plus intéressant de consommer l'énergie, issue du solaire, produite par la batterie et de revendre ce qui n'a pas été utilisé au réseau électrique. Certains marchés semblent bien plus adaptés que les USA pour accueillir la Powerwall. A commencer par l'Allemagne qui possède déjà une « culture de la batterie pour maison », avec 16.000 batteries  achetées depuis mi-2013, à des prix pourtant supérieurs à celui de la Powerwall.

Brian Warshay, analyste à Bloomberg New Energy Finance va même jusqu'à avancer que l'idée d'une batterie dans chaque maison, en plus d'être insensée sur le plan économique, n'est pas nécessaire dans l'absolu. Qu'avoir un réseau centralisé est en soit particulièrement utile et bien plus efficient.

Enfin, si les analystes de Bloomberg ont du mal à trouver l'intérêt du consommateur dans la Powerwall, ils précisent néanmoins que cela n'empèchera pas cette batterie d'être un succès.