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Une batterie faite de déchets radioactifs pour enfin dire adieu aux problèmes d'autonomie

En se servant de déchets radioactifs, des chercheurs de Bristol ont imaginé une batterie révolutionnaire dotée d'une autonomie imbattable. Un projet très ambitieux qui n'en serait toutefois qu'à ses balbutiements.

L'équipe de chercheurs de l'Université de Bristol, menée par Tom Scott, spécialiste des métaux radioactifs, s'est demandé s'il ne serait pas envisageable de valoriser les déchets radioactifs que l'on a coutume de stocker en surface ou d'enfouir dans les sols, faute de mieux. En effet, ces déchets produits par notre mode de vie, que l'on classe en fonction de leur niveau de radioactivité, nous sont bien plus nocifs qu'utiles, à l'heure actuelle.

Et il y a de quoi faire ! Rien qu'en France, un habitant produirait 2 kg de déchets radioactifs en l'espace d'une année. En 2012, l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) estimait que la France aurait à gérer quelque 2 700 000 m³ de déchets radioactifs en 2030 ! Un chiffre colossal pour des déchets qui mettent entre une semaine et plusieurs milliers d'années à perdre leur radioactivité.

Pour le moment, la batterie imaginée par les chercheurs se présente sous la forme d'un diamant synthétique renfermant du carbone-14 radioactif. Naturellement producteur d'électrons, ce « générateur bêtavoltaïque » serait capable de générer de l'électricité durant environ 10 000 ans.

C'est du moins le projet particulièrement ambitieux de Tom Scott. Pour l'heure, les chercheurs seraient en train de travailler avec du nickel-63, isotope radioactif artificiel du nickel pourvu d'une période radioactive de 100,1 ans. Une fois le diamant radioactif élaboré, il serait alors nécessaire de l'encapsuler dans un diamant de plus grand volume en carbone non radioactif capable de laisser passer les électrons.

Il reste donc encore du chemin à parcourir pour un projet qui ne devrait concerner, dans un premier temps tout du moins, que les dispositifs faiblement demandeurs en énergie, tels que les implants médicaux et les engins spatiaux.