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Une batterie alimentée par de l'urine démontre son efficacité

Une batterie alimentée par de l'urine démontre son efficacité

Et si l’urine était l’ingrédient secret qui pouvait permettre aux ingénieurs de développer une batterie à la fois très abordable et dotée d’une grande efficacité ? Si l’idée prête à sourire, il s’agit toutefois d’une piste très sérieusement envisagée par les chercheurs de l’université de Stanford.

Dans un récent article publié dans le journal scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, les physiciens de Stanford décrivent leur création : une batterie, conçue pour s'intégrer à des réseaux intelligents de stockage d'énergie renouvelable, qui fonctionne à l’aide d’urée, un des éléments centraux de l’urine, avec l’eau.

Traditionnellement, les batteries se composent de trois éléments principaux : une anode, une cathode et un électrolyte. Dans le cas de la batterie mise au point à Stanford, la cathode est constituée d’une poudre de graphite liée avec du polymère. L’anode est quant à elle en aluminium, tandis que l’électrolyte est réalisé à partir d’un mélange d’urée et de chlorure d’aluminium.

Michael Angell, l’un des coauteurs de l’article, décrit le principe de cette batterie en ces termes : « L’urée et le chlorure d’aluminium sont à l’état solide à température ambiante. Une fois mélangés, ils forment un composé d’ions complexes qui se présente sous la forme d’un liquide, permettant ainsi la conduction des ions entre l’anode et la cathode. Durant la phase de décharge de la batterie, l’aluminium transmet ses électrons au graphite, duquel ils ont été retirés durant la phase de charge. »

Le prototype élaboré par l’équipe de chercheurs a démontré des capacités plutôt impressionnantes. Ainsi, en laboratoire, la batterie est parvenue à atteindre les 1 500 cycles de charge. Avec un rendement de 99,7 %, les chercheurs considèrent que cette batterie est susceptible d’avoir un cycle de vie « extrêmement long ». Par ailleurs, étant donné le faible coût de l’urée, il serait également possible d’en produire pour un coût limité.

Notons que ce n’est guère la première fois que l’urine est utilisée à des fins « énergétiques ». En 2015, l’université de Bristol avait par exemple élaboré des toilettes dont l’éclairage était alimenté par de l’urine, et des chaussettes dotées d’une pile microbienne, également éprise du fameux liquide doré.

Source : Digital Trends